Debrief de l'échec de la FIV#1
Publié le 25 Mars 2014
Le lieu : la PMA remplie de faire parts de naissance
Les protagonistes : Mon homme en mode superman, moi en mode titanic, super gygy (notre gynéco de ville et gynéco de PMA, nous l’appelerons Super G), wonder biologiste (il est vraiment super et empathique, ce qui est souvent un oxymore dans le monde médical, nous l’appelerons Wonder B)
Hier, nous sommes allés à la PMA. Nous voulions des réponses, en savoir plus, car le jour du transfert, ça n’était pas le moment. C’était une journée que nous voulions dédier à l’espoir et aux deux champions qui nous ont été transférés, pas aux 11 qui ont finis à la poubelle…
Déjà petit point sur les embryons : les 11 étaient très fragmentés et avaient la qualité la plus médiocre possible. Nos 2 winners, en revanche, étaient des champions, le top du top : à J2 ils étaient en avance avec 5 cellules. Et pourtant, mon gynéco n’est pas à l’aise parce que 22 d’HCG c’est le début de quelque chose. Pourquoi une nouvelle FC alors que l’on pensait que le problème venait de la qualité de mes embryons? Je n’ai pas pensé à demander si c’était tout simplement une grossesse biochimique, la grossesse qui m’arrangerait, ferait renaitre l’espoir, que cette fc est en réalité une fausse fc… Le jour de notre transfert, le 8 mars, c’est un TGV que nous nous sommes pris dans la figure. Hier, c’était un airbus.
Puis on attaque le dur, ils sont deux, deux face à nous, le regard un peu dépité : Super G, bien que très spécial (toujours en train de sourire, même quand tu inondes son bureau de larmes), et Wonder B, Mr Sourire, Mr Espoir qui y croit dur comme fer. Déjà, j’encaisse le fait qu’en ICSI, une forte fragmentation des embryons c’est le résultat d’ovocytes de très mauvaise qualité. Super G demande à Wonder B “Mme a une AMH très élevée à 4.9 et a une réponse très forte aux stimulations avec des doses au ras des pâquerettes. On tente un drilling, on fait un autre essai avec ou sans ou on va directement vers le don?”.
COMMENT? Moi qui étais si fière de cette AMH si belle, si ronde, si haute, bah en fait non, un excès de fertilité nuit à la fertilité (et encore je suis une petite joueuse, j’ai trouvé des AMH supérieures à 20 en fouillant dans ma bible numérique). On me propose une troisième coelio pour percer mes ovaires et faire de la place afin d’améliorer la qualité de mes ovocytes : un drilling ovarien, nouveau mot à ajouter à ma jolie base de donnée PMA. Un petit ménage de printemps ovarien en somme! Je me souviens en frissonnant de ma dernière coelio, qui remonte à il y a pile un an et 1 mois. Et là Super G me dit “ah oui mais non, il y avait énormément d’adhérence lors de votre salpingectomie, ça va être risqué”.
Bilan des courses, Wonder B nous dit d’être forts (bien qu’il lâche à voix haute sans trop le faire exprès “enfin, on a eu du bol d’avoir deux beaux ovocytes”). Mon gynéco veut quand même interroger la gygy-que-l’on-adore (qui m’a opéré l’an dernier et qui m’a fait mon hystéroscopie opératoire en décembre, nous l’appellerons fée gygy) lors de notre nouveau passage devant la grande commission des sages de la PMA, le 10 avril prochain. La féé Gygy est une femme. Comme Wonder B, elle est pleine d’empathie et ça fait du bien, surtout quand c’est couplé avec un professionnalisme à toute épreuve. Je lui fais confiance pour prendre la bonne décision et contrer le gygy-PMA-que-l’on-déteste ( on l’appelera Vador G) .
Petit portrait rapide de Vador G : je l’ai rencontré l’an dernier avec mon homme, qui était encore avec sa cape de superman (ou son sabre de skywalker pour être raccord avec la métaphore), et Vador G a été très dur : je bloquerai votre dossier en commission, votre seul espoir avec toutes ces fausses couches c’est le double don en Grèce et encore, je ne suis pas sur que ça fonctionne.”. Bien sur, comme pour la réunion d’information du Conseil Général en vue de l’adoption, en sortant on nous a donné une corde et un vallium. Je ne comprends toujours pas que l’on paie les gens pour être cons. Mais ça, c’est une autre histoire.
La semaine prochaine, nous tentons en parallèle le protocole GEMA. Nous allons au CHU de Poissy pour rencontrer le Pr W, non pas que nous aimions faire 10h de route dans une journée pour respirer la bonne pollution parisienne, mais parce que l’on ne veut avoir aucun regret. Et dans notre parcours, ça compte beaucoup…